Tribal Art

Bamana crest

Mali
Bois
36 cm
Fin XIXe s. / début XXe s.
Appelé korédugasokun en langue Bamana, ce cimier était la propriété du bouffon de la société initiatique du Koré. Une cavité à la base du cou permettait de fixer la tête sur un bâton, figurant le corps de l’animal. Lʼensemble était chevauché lors d’une danse rituelle par le bouffon, autorisé à se moquer de tous, y compris du roi.

Si la plus part des Korédugasokun évoquent la tête d’un équidé (cheval ou mule), ce rare exemplaire représente un oryctérope, petit animal fouisseur caractéristique des savanes africaines.

Mais au delà de la rareté, c’est d’abord le génie du sculpteur qui transcende cette oeuvre singulière. La stylisation des volumes – cou, oreilles, crâne, yeux et museau – semble anticiper la déconstruction formelle des premiers cubistes. Confinant à l’abstraction, l’oeuvre évoque pourtant de façon saisissante le petit animal nocturne, magnifié par l’élégance des courbes et le raffinement du décor gravé. A l’instar des Cy-wara, plus connus, elle témoigne de l’inventivité magistrale des artistes des régions de Ségou, Sikasso et Kolikoro qui ont su porter l’art Bamana, au tournant du XXe siècle, vers des sommets d’élégance et de rigueur formelle.

Ancienne et profonde patine d’usage.

Socle laiton

Provenance :

Ancienne collection privée (Paris) ​

Prix :

3 800 €